Presse-Christophe-de-Quenetain-Le-Parisien-2016

Le Parisien

2019

Pascal Villebeuf, « Le château cherche des mécènes pour s’offrir un trésor », Le Parisien, n° 22307, 8 septembre 2016 :

« ATTIRER des mécènes pour acquérir un lot de porcelaines Premier Em- pire, classé Trésor national, d’une va- leur de 2950DOO €! Voilà le nou- veau défi que se lancent Jean-Fran- çois Hébert, patron de l’Etablissement public du château de Fontainebleau et son équipe. A partir d’aujourd’hui, c’est cet ensemble unique de 46 pièces qui sera présente dans la prestigieuse galerie d’art Aveline, face au palais de l’Elysée à Paris. Les mécè- nes potentiels ont jusqu’au 9 octobre pourvisiterl’exposition*. Ce n’est pas une offre ordinaire qu’effectué Richard Baron-Cohen, un homme d’affaires new-yorkais, qui possédait voilà encore quèlques mois la plus grosse collection au monde de porcelaines Premier Empire. Près de 3 000 pièces d’un ensemble baptisé « Twinight », installe dans un petit Trianon Américain. Une collection exposée notamment au Metropolitan muséum en 2008 et au musée de Sèvres en 2009. Parce qu’il veut tourner la page, Richard Baron Cohen a déjà vendu une partie de sa collection à Paris, en 2014. Aujourd’hui, il donne la préséance au château de Fontainebleau qui souhai lui acheter un florilège! des plus belles pièces réalisées par la manufacture de Sèvres. L’ensemble divisé en 7 lots en tout 46 pièces qui pourraient être les têtes d’affiches de deux salles rénovées dans l’actuel musée Napoléon. Mais reste à trouver des mécènes. Pour cela, la collection est divisée en 7 lots. Le premier est constitué d’une seule pièce, un vase fuseau orné du portrait en camée d’Auguste peint par Jean-Marie Degault. Il est vendu 350 000 €. Il forme une paire avec un vase orné du profil de Jules César qui a déjà été acquis cette semaine ‘ Jpar le château de Fontainebleau avec l’aide du Fonds du patrimoine et de la Société des Amis du château, pour 250 000 €. Ces vases étaient destinés au palais du Quirinal à Rome, ‘devenu palais impérial ‘de Monte Cavallo après l’annexion des Etats ponti- ficaux en 1809 par la France, où Napoléon fit aménager, un appartement pour « le roi de Rome ». Le deuxième lot est aussi un vase à l’effigie de Marie-Louise peinte par Abraham Constantin. Rare représentation non officielle, ce portrait montre non pas une impératrice, mais une dame élégante vêtue d’une robe de velours noirs et d’un chapeau aux plumes blanches. Il fut offert par Napoléon à sa belle-sœur Catherine de Wurtemberg, épouse de Jérôme de Bonaparte, en 1814. Son prix : 450 000 €. Parmi les lots figurent également im cabaret, assortiment de tasses et véritable portrait collectif des membres de la famille impériale (500 000 €), ainsi que 17 éléments du service du prince Borghese (400 000 €), le « déjeuner égyptien » réalisé en 1810-1812, offert par Marie- Louise à la duchesse de Montebello, sa dame d’honneur (900 000 €). Un ensemble unique au monde. Enfin, un autre lot comprend huit assiettes rarissimes (service Olympique) et deux assiettes (service marli rouge, papillon et fleurs) qui or- naient la table de l’Empereur à Fontainebleau et 4 assiettes (marli d’or). A noter que le label Trésor National entraîne 66% de déduction fiscale pour un particulier et 90 % pour une entreprise. PASCAL VILLEBEUF * L’exposition est visible jusqu’au 9 octobre au 94, rue du Faubourg Saint-Honoré, place Beauvau, 75 008 Paris. Renseignements au 01.60.71.50.60. »