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La Tribune de l’Art

2018

Didier Rykner, « Un achat et un don pour Orléans à la Tefaf », La Tribune de l’Art, 12 mars 2018 :

« Acquisitions – Orléans, Musée des Beaux-Arts – C’est à la Tefaf que le Musée d’Orléans vient, une nouvelle fois, d’enrichir ses collections, avec un superbe achat, complété par un don effectué par le marchand. L’achat, c’est un buste de Jeanne d’Arc d’après Marie d’Orléans (Nous avons eu connaissance de cet achat le jour même d’ouverture de la Tefaf ; notons cependant pour être précis que celui-ci n’est pas encore officiel, la commission ne s’étant pas encore prononcée ; son accord ne fait cependant aucun doute, d’autant que le financement est trouvé et que le maire d’Orléans, Olivier Carré, a soutenu avec force cet achat.), le don, c’est une esquisse inédite de Jean-Baptiste Marie Pierre, et le marchand, c’est Christophe de Quénétain.

La sculpture, en marbre, est d’une taille impressionnante et de superbe qualité. Il s’agit de la tête de la célèbre Jeanne d’Arc que Marie d’Orléans, la fille de Louis-Philippe, artiste morte très jeune, avait réalisée (ill. 1). Comme beaucoup de sculpteurs au XIXe siècle, Marie ne taillait pas elle-même le marbre mais sous-traitait l’exécution à un praticien. Celui qui réalisa la sculpture en pied de Jeanne d’Arc en marbre, également commandée par Louis-Philippe pour Versailles en 1836 et qui s’y trouve toujours (ill. 2), était Auguste Trouchaud, qui eut sans doute une carrière indépendante (il n’exposa qu’au Salon de 1837, deux bustes de femmes) mais est aujourd’hui très peu connu. Il exécuta aussi un premier buste de Jeanne d’Arc du vivant de Marie, qui fut exposé à la rétrospective Marie d’Orléans en 2008 (voir l’article), puis celui-ci un an après la mort de la jeune sculptrice qui lui fut commandé par Louis-Philippe pour les Tuileries. L’achat de cette œuvre pour Orléans se justifie pour trois raisons : comme représentation de Jeanne d’Arc, thème privilégié dans ses collections, comme œuvre d’une sculptrice qui porte son nom, et enfin comme sculpture romantique, venant compléter un fonds déjà important autour d’Henri de Triqueti.

Lors de la réouverture de la salle des grands formats des XVIIe et XVIIIe siècles au Musée des Beaux-Arts d’Orléans, nous signalions que le grand retable de Pierre, La Résurrection du Christ (ill. 3) provenant de l’église du monastère de Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle, était pour la première fois depuis longtemps à nouveau montré au public. L’esquisse donnée par la galerie Christophe de Quénétain (ill. 4) est préparatoire à ce tableau. L’artiste y cherche encore sa composition : le soldat renversé au premier plan en bas à gauche disparaîtra au profit d’un lancier à la posture beaucoup plus stable, qui regarde étonné le Christ ressuscité. Une autre étude peinte, moins aboutie, est conservée au Musée des Beaux-Arts de Brest. »